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Ce que je sais du Maroc - EP2

Ce que je sais du Maroc - EP2

 

Me voilà donc à l’aéroport. Seul avec mes bagages. Un peu somnolent.

Difficile de dormir quand tu dois prendre l’avion pour la première fois de ta vie.

Difficile aussi quand c’est ton premier voyage à l’étranger : je ne compte pas la Gambie où je me suis rendu quand j’étais un peu plus jeune.
Car, fait colonial oblige, ce pays … éventre le Sénégal.

Juste un exemple pour ceux qui ne connaissent pas la géographie de mon pays : il faut traverser la Gambie pour se rendre dans une autre région du Sénégal, la Casamance notamment.

La veille de mon voyage, j’étais donc en boite jusqu’à 4h00 du matin. L’avant-veille, je repeignais la façade de notre maison.

J’avais développé de petits talents de bricoleurs.

C'est parce que j’avais surtout du temps. Beaucoup de temps. A la faveur notamment de plusieurs mois de grèves à la faculté, qui avaient conduit à de très très longues vacances forcées.

Je ne faisais pas partie de ceux qui dirigeaient ce long mouvement qui avait contraint l’Etat à invalider l’année en 1994.

J’avais déjà eu ma dose quelques années auparavant au lycée, quand j’étais parmi les agitateurs qui ont malheureusement entrainé l’année blanche de 1988.

De cet épisode, je garde deux mauvais souvenirs : le premier, c’est qu’on n’en a rien tiré, si ce n’est une année perdue bêtement.

Le second souvenir, plus cocasse avec le recul, c’est qu’au sortir d’une assemblée générale au Lycée Blaise Diagne que je fréquentais, je me suis fait choper, avec d’autres amis, dans le bus qui me ramenait chez moi.

Les GMI (Groupement mobile d’intervention), comme on les appelait, sont montés dans le bus et nous ont fait descendre.

Ils avaient installé leur QG juste en face du lycée, au centre culture Blaise Senghor.

Je me suis fait bastonner avec des matraques de 10H30 à 14H.

J’ai évidemment servi de défouloir à tous ces flics mobilisés durant des mois, visiblement sur les nerfs. Ils se relayaient à leur convenance.

J’ai vraiment compris ce qu’était la douleur. Nous étions en plein mois de Ramadan.

Quand on m’a relâché, je suis rentré chez moi, j’ai bien mangé et j’ai dormi jusqu’au lendemain.

Les douleurs que je ressentais au plus profond de ma chair étaient incompatibles avec le jeûne !
 
 (A suivre)

LIRE EPISODE 1.

LIRE EPISODE 3

 

D. W.
 
 
 

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